COVID19, COrona VIrus Desease 2019. Il s’est propagé et nous nous sommes retrouvés confinés. Enfermés chez nous, privés de notre liberté et de nos repères habituels. Métro Boulot Dodo, cette rengaine habituelle a fait place au Home sweet home ou plutôt Rester Chez Soi.
Le télétravail devient la norme pour beaucoup d’entre nous et pour les plus chanceux. Mais pour beaucoup d’autres, c’est le chômage partiel ou pire encore : la perte d’emploi !
Et si c’était le moment de revoir nos méthodes, nos modes de travail ?
Et si c’était le moment pour nos dirigeants d’être responsables ?
Certains métiers considérés comme secondaires se retrouvent à juste titre mis sur le devant de la scène. Les éboueurs qui jours après jours ramassent nos ordures et gardent ainsi nos villes propres pour ne pas ajouter une nouvelle crise sanitaire à l’actuelle.
Et si c’était le moment d’avoir plus de considération envers eux ?
Les agriculteurs qui continuent à travailler dans leur exploitation et qui ont des difficultés à écouler leurs marchandises car les filières sont quasi toutes à l’arrêt, la main d’œuvre européenne étant absente pour les récoltes dans les champs. Certains improvisent des ventes directes dans leur exploitation.
Et si c’était le moment de redécouvrir ce métier merveilleux, de favoriser les circuits courts afin de valoriser ceux qui nous nourrissent ?
Et si c’était le moment de favoriser les drive à la ferme comme essaient de faire certains en se regroupant pour proposer aux particuliers des aliments frais de qualité ?
Les camionneurs qui, malgré les pires difficultés à trouver des aires de repos d’autoroutes où les toilettes et douches sont encore ouvertes, où trouver à manger devient un chemin de croix, continuent à acheminer les marchandises. Loin de chez eux, de leurs familles, ils sont accueillis bien trop souvent par leurs clients ou dans les entrepôts de livraison comme des pestiférés.
Et si c’était le moment de reconnaitre que, sans eux, tout serait à l’arrêt ; ils sont comme le sang dans nos veines et irriguent tout le territoire des biens indispensables au quotidien ?
Les caissières de supermarchés, hypermarchés, petits commerçants de l’alimentaire, boulangers qui chaque jour sont fidèles à leur poste pour que nous continuons à manger et à pouvoir acheter ce dont nous avons besoin pour remplir nos frigos.
Et si c’était le moment d’avoir du respect et de la reconnaissance envers eux ?
Et si c’était le moment de changer notre vision et nos comportements vis-à-vis d’eux ?
Les pompiers, nos CHERS pompiers qui comme toujours sont au service de nous tous. Comme pour le sauvetage de Notre-Dame de Paris, ils sont là, présents, fidèles, ce sont nos anges gardiens qui sauvent encore et toujours nos vies.
Et si c’était le moment de reconnaitre leur véritable valeur, bien souvent des héros dans l’ombre ?
Les ambulanciers, médecins de ville, pharmaciens, infirmiers et infirmières libérales, aides soignant à domicile qui sont tous les jours en première ligne pour nous porter secours, pour nous venir en aide et nous diriger vers les hôpitaux lorsque notre santé décline.
Et si c’était le moment de les bénir et leur rendre grâce car ils sont les sentinelles de notre santé ?
Les femmes et hommes de ménages qui, chaque jour, au côté du personnel hospitalier ou chez des personnes âgées balaient, nettoient, lavent chaque surface pour une sureté maximale face au virus. Ils passent inaperçus, mais sont essentiels dans la chaine, face à ce combat.
Et si c’était le moment de leur donner une reconnaissance bien méritée ?
Le personnel soignant, infirmiers, infirmières, médecins, personnels hospitalier qui ne comptent pas leurs heures, qui se dévouent corps et âme au chevet de tant de malades atteints par ce nouvel ennemi. Bien souvent après des heures harassantes passées auprès de leurs patients, ils ne rentrent même pas chez eux de peur de contaminer leurs proches et restent dans des chambres d’hôtels ou des appartements prêtés par de généreux particuliers.
Et si c’était le moment de revaloriser ces métiers, d’arrêter de détruire le potentiel des hôpitaux, de leur donner les moyens de NOUS soigner ?
Et si c’était le moment de sanctuariser ces métiers si indispensables à nos vies ?
Beaucoup de nos regards sont tournés vers les maisons de retraites où nous ainés sont décimés dans un huis clos dramatiques. Nos chers parents et grands-parents s’en vont sans qu’on ait pu leur dire au revoir, sans avoir pu leur donner un dernier câlin. Et pour les plus chanceux, qui sont toujours là, ils sont bien souvent confinés dans leur chambre, seuls, sans comprendre ce qui arrive, sans comprendre pourquoi ils n’ont plus aucune visite, à l’exception du personnel très dévoué mais méconnaissable derrière ses masques.
Leur seul et maigre réconfort arrive lorsqu’ils ont un appel téléphonique ou vidéo de leur famille mais dans leur regard nous lisons la peur d’être abandonnés et de ne plus pouvoir serrer dans leurs bras les personnes aimées.
Et si c’était le moment de resserrer nos liens familiaux, de garder ce lien si précieux, de ne pas le considérer comme acquis, afin de le fortifier sans cesse au-delà de cette période particulière ?
Et si c’était le moment de revoir, de repenser des lieux de vie différents pour nos ainés ?
Chaque soir comme un rituel, tant et tant de personnes applaudissent à leur fenêtre pour remercier les personnels soignants. D’autres initiatives animent certains quartiers ou immeubles et de leur balcon inondant de musique le voisinage. On redécouvre nos voisins, une vie de quartier bien particulière, cloitrés dans nos appartements.
Et si c’était le moment de se parler, de s’humaniser, de s’entraider, d’être solidaires ?
Et si c’était le moment de revenir un peu à la façon dont nos grands-parents vivaient en partageant des lieux, des espaces communs, des outillages dans les campagnes, et de s’entraider les uns les autres ?
L’air des grandes villes devient plus pur, moins de voitures, moins de trafic, pratiquement plus d’avions. Nombre d’animaux s’enhardissent et viennent, comme dans un zoo où les humains seraient en cage, nous narguer en venant tout près de nos habitations : Des canards Colvert se dandinant sur les trottoirs de Paris, des sangliers en centre-ville dans certaines régions, des biches et cerfs venant brouter la pelouse devant les habitations. Ou tout simplement la redécouverte du chant des oiseaux tous les jours de ce printemps particulier, sans le bruit incessant du trafic de la ville.
L’eau de Venise redevenue transparente, des baleines venant tout près des côtes de Marseille, des dauphins nageant près des plages, la nature reprend rapidement ses droits.
Et si nous faisions plus de place à la nature dans notre vie quotidienne, dans nos quartiers, dans nos villes et nos campagnes ?
Et si c’était le moment de penser autrement, d’innover dans le bon sens ?
Et si c’était le moment de plus de solidarité, de fraternité ?
Et si c’était le moment de CHANGER ?
Ne faisons pas comme après la grippe espagnole, le SRAS ou Ebola, sachons tirer des leçons de tout cela. Sachons apprécier ce que la vie nous donne.
Et si c’était le moment tout simplement de VIVRE AUTREMENT ?